« J'ai ouvert les portes de ma chatte aux artistes, écrivains, poètes, comme bien d'autres femmes ; la queue d'abord, la lettre ensuite. »
– Tu ne rentreras pas, couleuvre de Montpellier ! Tu resteras au jardin, avec les rognures de fromage et le gras du jambon. Je ne te permets pas d'entrer car tu ne sais pas écrire. Tu effraieras les chats et intrigueras les pies. Tu couleras dans l'herbe ton fourreau froid en déclamant du Bonnefoy (ou du Boutros Boutros-Ghali).
– Les alpinistes vont où personne ne va, les touristes vont où tout le monde va. Mais notre époque oxymorienne invente les alpinistes-touristes, sans voir que son invention va tuer l'alpinisme (et la montagne) et le tourisme.
– Quant à moi, je viens d'inventer la Manif pour personne. Je crois que je tiens quelque chose d'important. Tant qu'à manifester, ce qui est dégoûtant, autant ne le faire pour personne. Les amateurs d'art contemporain me comprendront. L'important, dans la vie, est de ne pas être compris. Regardez Tchernobyl ou le 11 septembre, par exemple. Personne n'a compris la raison de cette performance, mais quel impact formidable ! L'écriture inclusive, à côté, c'est tout petit.
– Michel Platini a une gueule de représentant de commerce. Il devrait regarder plus souvent des films avec Jean-Pierre Marielle.
– Écrivez-moi, écrivez-moi !
– La queue d'abord, faites la queue, on verra ensuite pour le texte. Montrez que vous pouvez bander pour elle. Le reste l'intéresse beaucoup moins. « Ça ne sert à rien. » Ça ne sert peut-être à rien, mais ça te fait du bien, d'être aimé, ne dis pas le contraire !
– Il est bien possible que les homos s'entendent mieux, dans leur couple, que nous, les hétéros, que ce soit plus simple, qu'ils se comprennent mieux, mais un homo ne peut jamais revenir à l'estuaire de la vie, il ne peut jamais re-vivre, ou re-naître, il ne peut jamais s'emboîter à la matrice, refaire le trajet à l'envers, revenir aux sources, et ainsi connaître l'apaisement suprême, qui est de se trouver à l'intérieur de celles qui ont laissé sortir la vie de leur con, de leur machine à multiplier. Ce sont des touristes qui ne rentrent jamais à la maison. Ils ont de ce fait beaucoup plus de liberté que nous, c'est certain, car ils ont rompu le pacte de l'éternel retour, mais je les vois comme d'éternels déracinés, qui restent à mi-chemin.
– Entre Beyoncé et Michel Sardou, je choisis Beyoncé sans hésiter ! Vous doutez que j'aie une âme, n'est-ce pas ? Vous avez raison. Mon âme est morte avant moi. C'était une âme de seconde main, qui avait déjà bien roulé sa bosse. J'ai essayé de la faire durer, je l'ai économisée, parfois, mais elle a tout de même fini par se rendre. Depuis que je vis sans âme je me sens plus léger ; c'est étrange ! En revanche, les douleurs sont toujours là, comme celle d'un membre amputé.
– Pourquoi as-tu tué la couleuvre ? C'est idiot. De plus, c'est un animal protégé. Elle ne t'aurait pas fait de mal… – Je l'ai prise pour une vegan !
– Les profs sont donc tous aussi cons ? – Oh là là oui ! Et vous n'avez encore rien vu ! Faire peur au peuple est un crime.
– Il a une faucille et un marteau tatoués sur la poitrine, et il tire les cheveux de la fille en la prenant par derrière. Elle a l'air d'aimer ça. – Écrivez-moi, écrivez-moi !
– Tout à coup, elle se retourne, attrape la queue du type, et lui dit : « Mais vous bandez ! »
– Le train va partir. Ne m'oublie pas… Il se précipite aux toilettes et se branle furieusement. Il voit son visage dans la glace. Son portable sonne. Elle reçoit un sexto. Elle a un boyfriend qui travaille à l'ONU. Il ressemble à Michel Platini, elle ressemble à Beyoncé. Une Beyoncé qui aurait été contaminée à Tchernobyl, ou qui aurait reçu une giclée d'acide, dans la rue, à Londres. Son cœur bat très fort. Il éjacule sur le lavabo métallique. Son pénis comme une couleuvre morte.
– Ça ne mord pas !
– Capturée par des porcs ! Ne me contredisez pas, je sais de quoi je parle. C'est très joli, le feu nucléaire. Pour un enterrement de vie de jeune fille, il n'y a pas mieux.
– Elle non plus. Elle non plus ?