Les trotskistes à la Plenel veulent l’invasion migratoire par haine de la civilisation européenne, du christianisme, de la France, de la culture occidentale et de son héritage, de son héritabilité, de sa transmission, qui leur paraît un scandale d’injustice car elle est inégale. Les remplacistes à la Juncker, eux, désirent et encouragent de toutes leurs forces cette même invasion comme un élément capital de la gestion économique et financière du parc humain : la fabrique à grande échelle de l’homme interchangeable, celui que réclament les intérêts bien compris de la superclasse. Toutes les officines antiracistes ont bénéficié des largesses du patronat, trop heureux de soutenir, comme un gage d’ouverture d’esprit, de progressisme et de rigueur républicaine, un mouvement qui ne faisait qu’apporter de l’eau à ses moulins, des ressources humaines peu coûteuses à ses usines, et des auréoles de vertu à ses fronts bronzés. C’est quand ils étaient le plus cynique, quand ils exprimaient le plus crument leurs désirs et leurs appétits, quand ils trahissaient le plus directement les patries qu’ils ne connaissaient plus qu’à peine, que le patronat et ses banques s’attiraient les plus utiles certificats de dévouement aux droits de l’homme et aux principes fondateurs — on pourra songer ici à la belle figure de Mme Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef et immigrationniste enragée. Le remplacisme arrangeait tout le monde et c’est pour cela qu’il est si fort : aux belles âmes il prodiguait les financements dont elles ont toujours besoin, au capitalisme nomade il apportait, sous sa couverture d’antiracisme, un vernis de modernisme et de générosité. Il ne manquait plus que le pape pour bénir ces noces implacables. Il est là.
Renaud Camus, extrait du Journal du 18 mai 2016