Quand il a entendu la voix de Jonas Kaufmann dans le Gute Nacht de Schubert, il a compris que la journée allait mal se terminer. Depuis l'enfance, il avait de ces moments de panique intense, qui le prenait quand il se trouvait fortuitement en contact avec certaines musiques. C'était comme si la vie, subitement, lui remontait dans la gorge et cherchait à le fuir par tous les moyens. Alors il avait le choix entre la fureur et le désespoir mais il arrivait que les deux ne s'excluent pas. Certaines voix en particulier avaient le don de le précipiter du haut de lui-même. Gute Nacht ! Lui qui ne dormait plus depuis trois semaines… Saloperie de musique.