Elle est à moitié folle. Elle porte un patronyme sans doute italien. Très intelligente, spirituelle, vive, elle a un corps dont la belle mollesse est celle des aristocrates qui ont oublié qu'ils l'étaient. Fausse blonde à la peau très fine, dorée, tiède, elle est amoureuse du chef de la bande, qui vient de braquer une banque à Nice à l'aide d'un pistolet à eau. Il est en prison. Je la connais depuis l'enfance, je l'ai toujours trouvée assez moche, et aujourd'hui, quarante ans après, je suis amoureux d'elle. Je revois ce moment où elle change de soutien-gorge en se cachant sous la table du Semnoz, le bistrot où nous nous retrouvons, lycéens. « Ne regarde pas ! »