À la poste, ce matin, j'étais dans la fille d'attente, derrière une femme d'une quarantaine d'années ou un peu plus, blonde, cheveux courts, dont le pantalon blanc, s'arrêtant à mi-cheville, laissait apercevoir un tatouage (sans doute faux, du moins l'espère-t-on) en couleurs qui courait jusqu'aux boucles de ses chaussures. J'ai eu grand peine à réprimer un haut-le-cœur. Peu de choses sont aussi répugnantes que ces ornements ridicules chez des femmes qui ont dépassé les quinze ans. On passe déjà pour un horrible vieux crouton lorsqu'on n'aime pas les tatouages, les piercings, et autre bracelets aux chevilles, mais s'avise-t-on de trouver vulgaire les boucles qui percent les oreilles qu'on est immédiatement relégué au musée des vieilles barbes.
Le parfum, qui était, qui est l'un des plus merveilleux attributs des femmes, est en passe de me devenir tout à fait insupportable, et je m'en désole fort. Mais qu'ont-elles (et qu'ont-ils !), aussi, à toutes s'en asperger en toute occasion (c'est-à-dire en aucune) comme s'il s'agissait d'un désodorisant, et ce dès la puberté, et avec un manque totale de discernement quant à ce qui peut se porter ou non, en fonction de l'âge et des circonstances ! C'est répugnant ! Ont-elles si peur de leurs odeurs, sentent-elles si fort, qu'il faille absolument masquer ça ? Je me réjouis toujours beaucoup (mais secrètement : je suis en cette occasion parfaitement hypocrite) quand ma chienne renifle ostensiblement les entre-jambes de mes visiteuses, et que celles-là semblent s'en offusquer. Eh quoi ! Luna va directement à l'essentiel, pour savoir à qui elle a affaire, et j'aimerais bien faire de même, très souvent. Ça m'éviterait bien des déconvenues.