J'ai volé un parking. Dans ce parking se trouvait Alain Finkielkraut qui discutait avec ma mère. Il portait avec lui un cahier intime qui devait mesurer un mètre de long. Je lui expliquais que ce n'était pas très pratique, dans le train, mais je ne me souviens pas de sa réponse. Quand je l'ai accompagné à sa voiture, pour y ranger le carnet intime, il m'a fait présent d'une épingle à nourrice. Je me la suis mise à l'oreille, pour y penser. Quand il a voulu franchir la barrière du parking, je lui ai demandé cinq euros (pour m'acheter un paquet de Lucky), mais il a fait celui qui n'avait pas de monnaie. Alors je lui ai joué un air de Luis de Narvaes, à la guitare. En jouant, je n'arrêtais pas de me dire : "Mon Dieu, comme c'est facile, la guitare !" C'est à ce moment-là qu'est arrivé Raymond Chandler qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à James Joyce, c'était vraiment à s'y méprendre. Il fumait la pipe, et parlait avec l'accent de Toulouse, mais on ne me la fait pas, à moi. Finkie et lui se sont disputés assez violemment, mais je ne comprenais pas de quoi il était question. Comme ils prononçaient mon nom assez souvent, j'en ai déduit qu'ils trouvaient que j'exagérais un peu. Mais il fallait que j'aille faire mon pistou, alors je les ai laissés continuer sans moi. Brigitte Bardot était déjà à la cuisine, avec son petit tablier à carreaux. Je me suis approché d'elle et j'ai reniflé ses aisselles. C'était bien elle. Elle m'a alors présenté un de ses seins, et j'ai bu, j'ai bu, j'avais vraiment soif ! Elle s'est mise à chanter Volver. Tout allait bien.