Le latin exprimait la notion de "sauter" par le verbe salire. Pour celle de "danser" il avait un dérivé de salire, fait avec le suffixe tare, qui marquait la répétition de l'action : saltare
Salire a donné en français saillir. Ce verbe a au Moyen-Âge le sens de "sauter" et aussi celui de "jaillir". Dans la Chanson de Roland, par exemple, il est employé quand il s'agit du sang qui jaillit dans la bouche ou des étincelles que fait jaillir le choc de l'épée sur le heaume. Au XVIe siècle, saillir a souvent le sens de "sortir", peut-être sous l'influence de l'espagnol, où salir signifie "sortir" (tandis qu'en italien salire a pris le sens de "monter"). Marguerite de Navarre écrit qu'à cause d'un rhume elle n'ose saillir de sa chambre.
(extrait des Mots français dans l'histoire et dans la vie, de Georges Gougenheim)