mercredi 30 octobre 2013

Entre la cuisine et le salon


On est heureux, finalement. On est heureux quand on a bu un verre de vin, quand on ne parle pas de Paris, quand on a renoncé à appeler le propriétaire dont le téléphone est occupé, quand le camembert est bon, quand on lit un peu, et surtout quand on laisse dire. Il faut laisser dire, surtout. Disez, disez, disez ! Faites comme si on n'était pas là. Affirmez, synthétiser, tranchez, complotez, dérivez, anamorphosez, extrapolez, ne vous gênez surtout pas, nous laissons dire, nous lisons, nous écoutons, ravis. On passe. On repasse. Sans se faire repérer. Cohen ? Séfarade vulgaire, pas de chez nous, hop ! Oui, encore s'il-vous-paît ! Nathalie Sarraute, et pourquoi pas ? Comment s'appelle votre chat ? Mettons les épluchures dans le journal. Communiqué numéro 352737. Le Machin n'est pas content du tout ! S'offusque ! N'est pas heureux. Du mou, donnez-nous notre mou de ce jour, Cher Albert ! Nous avons affaire à des spécialistes. Des pas creux du genou. Ah, la Toussaint, mes aïeux, et votre chaudière, elle est en état de marche ? J'étais à la cuisine… Et là, précisément là, je me dis : « T'es heureux comme un vrai couillon ! » C'est pas tous les jours. La folie en tête et le cœur béni. 

Mais souvent, quand-même. 

Versation


C'est une maladie qui frappe de plus en plus de monde. On n'en parle guère à la télévision, ni dans les journaux. Mais j'entends déjà ceux qui vont me dire qu'elle a toujours existé, que rien de nouveau sous le soleil, etc. Ce qui n'est pas nouveau est bien cette manie de croire que rien n'est jamais nouveau, que rien n'arrive jamais, que tout recommence perpétuellement à l'identique. J'ai revu cet ami musicien hier et c'est la seule chose qui m'a frappé. 

On ne peut jamais finir une phrase, il se met à parler par-dessus, il commence alors que vous n'avez pas terminé, vous forçant ainsi à effectuer un decrescendo honteux, un morendo précipité. Mais même dans le cas improbable où il vous a laissé finir votre phrase, presque par inadvertance, il reprend exactement là où il en était quand vous aviez pris la parole précédemment dans la conversation. Exactement comme si vous n'aviez pas parlé, il continue sur sa lancée, considérant sans doute votre intervention comme une pause — seulement un peu bavarde — durant laquelle il lui était loisible de reprendre son souffle, de remettre en ordre ses idées. C'est épuisant, en plus d'être décourageant. C'est un peu comme dans ces rêves où vous courez sans avancer le moins du monde.

Que cette maladie soit très répandue aujourd'hui me laisse à peu près indifférent, puisque je ne converse plus avec personne, sauf nécessité absolue, mais qu'elle touche des gens qui font profession de faire de la musique ne peut pas ne pas m'attrister un peu, et me conforter dans mon idée que la race des musiciens est en voie d'extinction. 

mardi 29 octobre 2013

Le sang et la musique




Liszt, Wagner, Hans von Bülow, Toscanini, Horowitz, Zemlinsky, Schönberg, Kolisch, Nono.

Etc.

jeudi 24 octobre 2013

Les Vents



Des vents porteurs de stigmatisation soufflent sur l'Europe et la France. Des vents porteurs de violence et d’exclusion. Ainsi avons-nous entendu, ces dernières semaines, une série de déclarations aussi démagogiques que haineuses, qui nous inquiètent profondément.

Vous voulez des exemples ? Georges de la Fuly, ici-même, par exemple, entre autres, l'ordure, l'infâme, le vulgaire, le pendu en instance, a traité le tendre poulet sans tête Leonarda di Boudino de boudin dantesque. C't'affreux, n'est-ce pas ! 'Reusement qu'les pleureuses bien-évidemment montent la garde, bottées jusqu'à la gaine. (En fond sonore, l'Amorce du Festin, La-So-Do-Mi, La-So-Do-Mi, Fa-Fa-Mi…) (On appuie bien sur les deux fa !) Sigfrid le Bourrin à nœud-pap donne un coup d'main à La Grande Pleureuse sanctifiée par la lecture de Causeur magazine et l'achat de tous les livres de saint Finki. Tout va bien, la Mafia est en ordre de marche. On peut commencer la revue des monstres. 

Saint Tamazone criez pour nous, pauvres lécheurs à la moule encapuchonnés de bave qui se tirent sans vergogne sur l'élastique social. Ah les cons, les vulgaires, les sarcastiques de la damnation, les anti-LICRA à trous, les cracheurs tubars dans le MRAP, les péteurs à contre-temps, les fielleux sans foi, les excluseurs de mes deux sans loi, les porteurs de violence amère en valises non-diplomatiques, qu'ils sont laids ces gueux moisis et puants, ces réfractaires à la poésie dans le métro, ces indifférents au contexte social tendu, ces brûleurs de cholestérol citoyen, ces bouc-makers de l'émission sincère, ces arpenteurs de tous les chemins vers ROM, ces désengagés de l'alutte, ces adémocrates compulsifs, ces pousseurs de vents fétides, ces abaisseurs de débat public, ces réactiveurs de postures racistes, ces légitimeurs de conséquences, ces vindicatifs populassiers ! Mais qu'est-ce qu'on attend pour les déporter aux Deux Magots ?

Ah les beaux bobos qui s'ignorent si gentiment, comme on aurait eu plaisir à les importuner encore un peu avant d'aller voir ailleurs si l'emrappe y est aussi à l'affût ! C'est qu'on y transpire beaucoup, dans leurs collants solennels et boudinés! Y a pas de place pour les négligents de la valeur républicaine, chez les enragés de l'inclusion, ça ne supporte pas les vents nauséabonds du plouc qui penche sur son tracteur et passe du turbin au cercueil sans escale par le Flore. Mais ça viendra, Albert, ça viendra. Faut pas te soucier ! On leur sollicitera haineusement le fondement, ça ne peut pas ne pas venir, un beau matin sans crier gare et dans toutes les rues du 6e. La bandaison ultime elle arrive de la Beauce et de la Creuse, elle prend les petites routes, elle n'a pas d'attaché de presse, la salope ! 

dimanche 20 octobre 2013

Le Retour du Boudin


« Un jour ou l'autre je rentre en France et après c'est moi qui vais faire la loi. »

vendredi 18 octobre 2013

Virons les boudins !



C'était ma contribution, essentielle et définitive, au débat étiko-maboul de la semaine. Bonsoir.