vendredi 24 décembre 2010
jeudi 23 décembre 2010
Moins pressé
Que c'était bon le matin, les idées claires, les choses remises à leur vraie place, vues dans leurs justes proportions et leurs couleurs naturelles ; le matin où elles ont la transparence du cristal tandis que le soir, le soleil les teint en jaune comme un mauvais peintre vénitien, et que la nuit est le triomphe du trucage ! Pierre avait retrouvé la saine raison et le limpide bon sens, ces vertus "bien françaises".Mais rien n'aveugle comme la grande clarté ; le mirage est un phénomène diurne. C'est aux heures noires de l'insomnie, aux heures pessimistes par excellence, que le cœur jette ses plus profonds coups de sonde et atteint la vérité.
samedi 18 décembre 2010
Le Sexe
C’est, me semble-t-il, Jean Dutourd qui a le mieux décrit, et pour la première fois, l’intrusion de ce mot catastrophique. Il l’a fait en janvier 1968 dans un article publié — curieusement — dans le Fontionnaire national, édité il est vrai à Marseille. L’article s’intitule « Le Sexe »« Il est inévitable sans doute qu'un vainqueur apporte dans ses bagages des mœurs nouvelles. C'est ce qui s'est produit en 1944 avec le débarquement des armées anglo-américaines en Normandie. Il y a eu à cette époque un grand tournant dans la vie sexuelle des Français. En quelques années elle a changé ; elle est devenue puritaine, c'est-à-dire hypocrite, exhibitionniste, dissolue et brutale. Les maisons ont été les premières à disparaître... » Sujet d'un récit ultérieur : « D'une façon concomitante, les substituts des maisons ont éclos... On est parvenu à créer en France une obsession sexuelle analogue à celle qui règne en Amérique depuis que le Nord a gagné la guerre de Sécession contre le Sud. L'hypocrisie en matière sexuelle consiste à exciter les désirs de toutes les façons possibles en supprimant comme immoraux les moyens à les apaiser. » Enfin le mot : « Autrefois on parlait de gauloiserie, de bagatelle, de gaillardise ou tout simplement de rigolade. Cela restait assez sain dans l'ensemble. Mais là aussi les puritains ont tout changé. On n'emploie plus ce vocabulaire. Il a été remplacé par le seul mot anglais, sexe, qui est dégoûtant — et tellement triste ! »
lundi 6 décembre 2010
vendredi 3 décembre 2010
Le cheveu sur la langue du Dr Vagino
mardi 30 novembre 2010
Pouvoir la sentir
mercredi 24 novembre 2010
La Paresse de l'amateur
mardi 23 novembre 2010
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir…
Les Noces, de Stravinsky. Sur scène, Carlos, les sœurs Labèque, Sylvio Gualda, Drouet, je ne me souviens plus des autres, peut-être Pludermacher, ou Jean-François Heisser. Il fait très chaud, Katia a cassé une corde de son piano (c'est bien le moins), et dans le chœur, cette soprano que je fixe depuis un bon moment… À la fin du concert, je vais la voir, elle est brune, pulpeuse, très charnelle, et son parfum, très capiteux, me fait tourner la tête. La couleur de ses bras, la chair un peu amollie autour de ses biceps me rendent fou. Elle a la poitrine d'une soprano et l'accent de Bordeaux.
jeudi 11 novembre 2010
Graffitis et dérapages
mercredi 10 novembre 2010
Il est temps !
vendredi 5 novembre 2010
Avec Claudine
mercredi 3 novembre 2010
Excuses publiques
dimanche 10 octobre 2010
vendredi 24 septembre 2010
Éthique de la toison pure
Les poils de tes aisselles répondant à ta chatteOuvrent en me souriant deux puits supplémentairesTu miaules en t'écartant lorsque je te colmateOffrant à mon plaisir tes forêts spéculairesDehors c'est le blocus du bonheur asexuéLes filles à nombril défilent sans m'exciterElles roulent des fesses mais ne savent pas plaireOn ne croise dans les rues que putes velléitairesMon amie toisonnée tu bafoues le programmeQui voulait que tu sois totalement nickeléeAfin que jamais plus on ne te veuille niquerMême si tu criais que tu brûles dans les flammesDehors souffle en tornade l'époque qui commenceLe bruit que tu entends ce sont ses doléancesLes cris que tu perçois sont des cris de vengeanceL'humanité entière bout dans son innocenceTriple pilosité rayonnante et propiceSouveraines broderies que tu viens exhiberQue j'embrasse sans fin avant de te courberPressé de dévoiler tes plus beaux orificesEt dehors l'ennemi cuit dans ses sucreriesIl a tout effacé derrière ses vacheriesLa ville est maintenant soigneusement contrôléeTout espoir s'est enfui de cet Espace Bébé(…)
samedi 11 septembre 2010
vendredi 10 septembre 2010
Lumière de la musique
vendredi 3 septembre 2010
Aux femmes
La nature a donné les cornes au taureau, les sabots au cheval, au lion les dents d'une large gueule, au lièvre de courir vite, aux poissons de nager, aux oiseaux de voler ; elle a donné le courage aux hommes. Rien ne restait aux femmes. Que leur a-t-elle donné ? La beauté, pour lances et boucliers. Le feu et le fer cèdent à la femme, si elle est belle.
jeudi 2 septembre 2010
Attractif et son passif
vendredi 20 août 2010
jeudi 19 août 2010
À pied sur les molaires de marbre
Vite !
mercredi 18 août 2010
Frédéric et Martha
Au moment de l’autopsie, on préleva son cœur, selon le vœu exprimé par le mourant. Il fut plongé dans un vase de cristal rempli de cognac, placé dans une urne, et celle-ci, rapatriée à Varsovie par sa sœur Ludwika, fut enfermée dans un double coffre d’ébène et de chêne, et déposée dans les catacombes de l’église Sainte-Croix. En 1878, le neveu de Chopin obtint que l’urne fût transférée dans la nef de l’église où elle fut scellée dans un pilier. Elle y est toujours.
Jouer
mardi 17 août 2010
Le Quatuor
lundi 9 août 2010
Le corbeau dans la plaie (messages personnels)
jeudi 5 août 2010
Très peu
lundi 2 août 2010
samedi 31 juillet 2010
Pour le plaisir
lundi 26 juillet 2010
Et votre ami, c'est Beethoven ?
Otto Klemperer parcourait les rues de New York en compagnie de Mendelssohn, le patron des disques Vox. Il lui parlait de ses enregistrements des symphonies de Beethoven que son ami ne connaissait pas et, désirant passer de la théorie à la pratique, il l’entraîna dans un magasin de disques.« Avez-vous un enregistrement des symphonies de Beethoven ?– Oui, avec quel chef d’orchestre ?– Avec Otto Klemperer.– Désolé, nous n’avons pas Klemperer, mais nous avons Bruno Walter.– Non, je voudrais Klemperer.– Après vérification, je ne le trouve vraiment pas. Mais nous avons Karajan, ou, si vous préférez, Toscanini.– Non, je veux vraiment Klemperer.– Pourquoi tenez-vous tant à Klemperer ?– Mais, parce que je suis Klemperer !– Et votre ami, c’est Beethoven ???– Non, c’est Mendelssohn ! »
jeudi 22 juillet 2010
Rediffusion gratuite (ou comment emballer fillette)
lundi 19 juillet 2010
mercredi 14 juillet 2010
Apocalypse
dimanche 4 juillet 2010
Livre de comptes
jeudi 1 juillet 2010
Le cimetière des apocopes (en ville)
vendredi 11 juin 2010
Les Misérables
jeudi 3 juin 2010
mercredi 26 mai 2010
Glad to be unhappy
Présenc
tén,
mirag
tièd.
Soiré
chau,
proc
ét.
Rob
minc
et
ocr.
Fragi
com
un
meub
anci,
subl
voi.
Jamai
tr
là.
Regar
fuya,
ne
sach
pa
com
sa
beaut
grav
et
sa
auc
ostentat
enta
profond
le
cor
idio
de
l'inst.
Pas
dou
pou
éroti
de
pacot,
pou
grâc
vulg,
pas
trè
bie
apprêt.
Sor
de
nua
en
fac
de
mo.
À
cô
d'el,
lour,
bêt,
disgra,
âm
obès.
Devin,
pas
réell
la
regard.
Parl
pou
ne
pa
déchi
le
sile
qui
la
vêt
naturell,
précie
habi.
Parl
sa
sav,
sait
sa
parl.
Plut
que
résis,
préf
mour,
tro
bea.
Trill
dans
Rame
fon
frém
à
la
surfa
du
visa
l'infin
nostal
du
mond.
jeudi 13 mai 2010
Les vacances de Serge
Irène
mercredi 12 mai 2010
Les Horizons qui leurrent
jeudi 15 avril 2010
Rafffe
mardi 6 avril 2010
Éloge du con - Sujet sur fond blanc
vendredi 2 avril 2010
mercredi 31 mars 2010
Diversité et eucharistie
Le pianiste fit un nombre de fausses notes impressionnant. Comme me le chuchote un ami, alors : « C'est plus des pains, c'est une boulangerie ! »
À la sortie du récital, on l'interroge : « Maître, que s'est-il passé, une méforme, un mauvais piano, des courants d'air ? » Le type ne se démonte pas : « Je ne supporte plus ce fasciste de Mozart. Cette sonate est écrite en ut majeur, une tonalité éminemment suspecte. Vous rendez-vous compte que toutes les notes noires, ou presque, y sont odieusement discriminées ? J'ai simplement voulu faire œuvre citoyenne, en m'élevant contre la ségrégation, en apportant un peu de diversité dans la composition de cet artiste homophobe et raciste, n'en doutez pas, qui sent le moisi et le patriarcat insupportable d'un pays notoirement réactionnaire. Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour dire que ce genre d'œuvres est responsable entre autre du conflit israélo-palestinien, par un enchaînement de causes et d'effets qu'il serait trop long de décrire ici. Vous comprenez, j'ai eu la chance de côtoyer Anthony Braxton et Joan La Barbara, et il m'est très difficile de faire abstraction au quotidien de l'enrichissement considérable que ces artistes ont apporté à l'art en général et à la musique en particulier. Je continue à jouer Mozart, OK, mais en le revisitant, si vous voulez, en l'investissant avec mon vécu perso. C'est vrai que ça me semble on va dire la moindre des choses pour un artiste citoyen contemporain ! »
Mon ami lui demande de tirer sur son petit doigt. Le pianiste s'exécute, et l'on entend un formidable pet en ré bémol majeur. Sublime modulation !
L'autre s'évanouit dans un nuage odorant. On trinque.